Difficile de nos jours de ne pas être plus perfectionniste que les plus « purs » des perfectionnistes!
Et comment ne pas en faire l’apologie, si ce n’est risquer de passer pour une dilettante? Car en vérité, je vous le dis, il est de ces choses qui existent sans qu’elle aient eues besoin d’être l’aboutissement d’un long et exigeant labeur… La glace au Chocolat Latté au Poivre de Zetchuan est de ceux là!
Un chocolat un peu banal…
C’est en préparant le mix du chocolat au lait et son coulis d’écorces d’oranges que j’ai eu un grand sentiment de « Pfff… Ras le bol!! » Va savoir pourquoi. Juste une humeur, plutôt désenchantée. Oui, c’est vrai, le chocolat avec de l’orange c’est bon, qui plus est quand le chocolat est adoucit pour souligner l’amertume de l’orange et son écorce. Mais bon, les orangettes, les chocolats à la ganache d’écorce d’orange, tout ça, tout ça …à la fin, c’est assez couru non? Couru ou connu, comme un quotidien sans surprise qui se répète, et se répète sans fin?
Alors, on fait quoi dans ces cas là? On se demande de quoi on a envie, non? On s’arrête plus de deux minutes, on respire un bon coup, on fait face à l’immensité du vide devant soi (brrr)… et on se laisse porter là où les souvenirs, les idées, les envies nous mènent. Bref, on débraye le mode automatique… Quand tout à coup, je me suis souvenue de cette histoire de gâteau au chocolat et de poivre, de l’enthousiasme de celui qui m’en a parlé, du sirop au poivre qu’il avait trouvé et de cet impalpable envie…de surprendre. Est-ce la douceur de ce souvenir ou autre chose qui m’a fait attraper le poivre de Zetchuan et le saupoudrer, avec joie et bonne humeur, dans la préparation de chocolat au lait que j’étais en train de préparer… Peut-être, qui sait?
Une recette mal écrite
Pire encore, ce chocolat est non seulement le fruit d’un joli souvenir aux faux airs de madeleine de Proust, mais comme le hasard fait bien les choses, la recette elle même n’a pas été bien écrite. Prise dans cet état d’enthousiasme exalté, j’en ai oublié de noter les quantités. Car à force d’ajouter, d’ajuster, de goûter, cuillerée après cuillerée, faut dire que c’était difficile de faire la pesée… Alors, l’art de l’approximatif dans le dosage du poivre est…quasi impossible à reproduire avec exactitude. Pas de grammage précis ni juste!
Le secret de ce qu’on aime
Mais de « juste », c’est la justesse de ce parfum qui en ressort. Ben quoi? C’est pas possible?!! Avec tant d’aléas? d’inconnus? d’incertitudes ? et de pifométritude? Ben, voui, si si, c’est possible. Parce que c’est à ce moment là qu’on doit être « justement » et précisément à ce que l’on fait! Un peu plus ou un peu moins, ce qui importe après tout, c’est ce qu’on en ressent et ce qu’on aime y trouver, non?
Mais peut-être, ce qui me sauve le plus, c’est que j’affectionne tellement ce Chocolat Latte Zetchuan, pour tout ce qui me lie à lui, qu’il m’est impossible de le rater…Et mieux encore, par cette affection irrationnelle, ce parfum est à chaque fois un peu différent et toujours le même, un peu à l’image de ce qu’on aime…